Auditionnés hier (mardi 15 juillet 2008) par la commission des finances du
Sénat, qui enquête sur les comptes de La Défense, les maires de Puteaux et Courbevoie ont joué les pauvres malheureux.
C'était un spectacle assez étonnant d'entendre Joëlle Ceccaldi-Raynaud et Jacques Kossowski expliquer que ce que leur rapportait le quartier d'affaires compensait à peine les frais et les
nuisances que celui-ci engendrait. "On dit que Puteaux est la ville la plus riche de France, ce n'est pas vrai", a plaidé notre députée-maire.
EXTRAIT DE L'AUDITION SUR
WWW.MONPUTEAUX.COM
La Défense est pourtant bien une manne pour les collectivités locales : une centaine de millions d'euros tombent dans leurs caisses rien que pour la taxe professionnelle : 20 millions pour
Courbevoie, 30 pour Puteaux et 40 pour le département des Hauts-de-Seine. A cela, s'ajoute aussi la taxe foncière.
Jusqu'à présent, c'était tout bénéfice pour les 3 collectivités : le quartier était géré par un Etablissement public (l'Epad) qui assurait seul le fonctionnement du quartier. Mais tout cela a
changé : dans une loi votée en 2007, l'Etat a décidé de transférer la gestion - sous entendu la charge financière - de La Défense aux communes et au département. En février dernier a été installé
le conseil d'administration de l'EPGD (Etablissement public de gestion de La Défense). Puteaux et Courbevoie, qui y siègent avec le conseil général des Hauts-de-Seine, sont désormais priés de
mettre la main à la poche.
Egalement entendu par les Sénateurs, Patrick Devedjian, le président du 92, mais aussi de l'EPAD et du nouvel EPGD, a ainsi garanti que les 8 millions d'euros de déficit de l'EPAD prévus pour
2008 seraient couverts par les 3 collectivités : 4 millions pour le conseil général, 2 pour Courbevoie et 2 pour Puteaux. Dès l'année prochaine, a-t-il
aussi assuré, l'entretien du parvis sera assuré par l'EPGD.
C'est un première étape vers un transfert des charges entre les 2 structures. Mais le gros problème est que les limites de compétences de l'EPAD restent floues : "La Défense est un véritable
mille-feuilles", a expliqué Patrick Devedjian.
En effet, où s'arrêtent et où commencent les compétences de l'Etablissement public, des entreprises (privées et publiques) et des collectivités qui se partagent les 7 différents niveaux de la
dalle ?
Après 50 ans de construction, personne ne sait plus exactement qui est propriétaire et responsable de quoi ! Un véritable casse-tête ! Un cabinet d'expert a été chargé d'y voir plus clair.
Celui-ci doit rendre ses conclusions pour la fin de l'année. Et si le déficit de 8
millions annoncé cette année n'était que l'arbre qui cache la forêt ?
Pendant un demi-siècle, le quartier d'affaires a été géré avec une certaine légèreté (notamment comptable). Et c'est au moment où l'Etat se désengage, que la commission des finances du Sénat,
soucieuse de la bonne gestion de l'argent public, réclame des comptes... On comprend que les communes, qui jusqu'ici profitaient des rentrées fiscales de La Défense sans rien débourser en
échange, soient inquiètes. C'est leur équilibre budgétaire qui est en jeu.
Hier, un Sénateur leur a suggéré de procéder à des augmentations de leur fiscalité. Joëlle Ceccaldi-Raynaud et Jacques Kossowski ont alors fait simultanément la même grimace. Celle que
leurs électeurs risquent de faire bientôt lorsqu'ils recevront leurs avis d'impôts locaux.
Christophe Grébert
Lu sur http://www.monputeaux.com