
Des sans-papiers arrêtés en préfecture |
Plusieurs sans-papiers ont été arrêtés alors qu'ils se rendaient à la préfecture de Nanterre. Ce qui n'empêche pas les étrangers de tenter une régularisation. |
«PROCÉDÉS indignes », « chasse au piège »... militants et associatifs s'émeuvent d'interpellations
d'étrangers en situation irrégulière au guichet de la préfecture de Nanterre. Notamment depuis celle d'un Colombien, jeudi 13 mars dans le service des étrangers. L'intéressé avait symboliquement
été parrainé à Nanterre, lors d'une cérémonie orchestrée par la mairie et RESF (Réseau éducation sans frontières), d'où la rapide mobilisation de ses soutiens. Lundi dernier, le tribunal
administratif de Versailles a finalement annulé l'arrêté préfectoral de reconduite à la frontière d'Alejandro Saceldo. « Il venait déposer un dossier de régularisation, indique Romain Treppoz,
parrain d'Alejandro et tête de la liste 100 % à gauche aux municipales de Nanterre. Il a été interpellé dans le bureau, on lui a demandé de sortir par une porte de derrière et de suivre les
policiers. Ces conditions d'arrestation sont déloyales. Cela s'était déjà produit ailleurs, mais chez nous, c'est nouveau. »
« La préfecture organise des pièges pour faire du chiffre. C'est assez honteux... Veut-on enfermer des personnes dans la clandestinité ? » s'offusque le conseiller général (PC) Patrice Leclerc
dans un communiqué. « RESF prépare un appel aux personnalités, élus et associations », indique André Landrain, militant sur le nord du département.
Autre dispositif que les étrangers ont découvert avec consternation depuis un mois : l'installation d'une sorte de numerus clausus à l'accueil, les mardis et jeudis. Hier matin à 8 h 30, après
des heures passées devant les grilles de la préfecture, ceux qui venaient s'informer de leur dossier se sont vu refouler par un cordon policier une fois arrivés aux portes du bureau des
étrangers. « Le bureau ne prend que cinq personnes, répète un fonctionnaire. Il faudra revenir mardi ou jeudi, et il n'y aura que cinq personnes retenues. » « Fin février ils n'en prenaient que
huit, maintenant c'est cinq ! s'affole Toufik. On veut savoir où en est notre dossier de régularisation, et le seul moyen, c'est de nous déplacer. » Souâd, jeune Marocaine, se prend le front dans
la main : « Je suis arrivée à 5 heures du matin... il y a des gens qui ont dormi ici... Et tous vont devoir faire demi-tour. Ce n'est pas possible de se comporter comme ça. »
Gaëtane Bossaert |
Le Parisien , vendredi 21 mars
2008
Lu sur le site de la Ligue des droits de l'homme Malakoff-Bagneux- Montrouge:
Mode d'emploi pour bien expulser !