Aujourd’hui, vous nous présentez le premier rapport d’activité, en année pleine, de cet Établissement Public Interdépartemental. Outre les données chiffrées sur lesquelles je ne reviendrais pas, ce rapport montre, une nouvelle fois, que vous n’avez pas décidé de faire une pause dans votre entêtement à fusionner nos deux départements, puisque vous y affichez des objectifs à court mais aussi à long terme pour faire des économies notamment dans le domaine du secteur social. Des économies pour donner moins de services publics de proximité aux Altoséquanais et Yvelinois, en ce sens vous exprimez votre accord avec les choix du gouvernement. Vous vous entêter donc à poursuivre la construction, dans la durée, du regroupement des départements les plus riches : ceux de l’Ouest parisien. D’ailleurs, dans un entretien au journal « Le Parisien » - édition Yvelines du 1er avril 2018 (ce n’est pas un poisson) – Monsieur Bédier ne s’en cache pas. A la question qu’on lui posait où en est le rapprochement avec les Hauts-de-Seine, il répondait : « Nos deux assemblées ont voté le principe de fusion en juin dernier, c’est au Gouvernement de présenter ou non ce projet au Conseil des ministres. S’il ne le fait pas, nous irons devant le tribunal administratif. Nous nous battrons jusqu’au bout pour pouvoir mutualiser la richesse des Hauts-de-Seine, la qualité de vie des Yvelines et faire ensemble du développement économique. » Il poursuivait, à la question qu’y gagneraient les Yvelinois ?, il répondait « Notre alliance créerait suffisamment de richesses pour nous permettre de baisser les impôts tout en conservant un budget équilibré. Notre mariage permettrait aussi de développer l’ouest parisien et d’apporter plus de services et de bien-être à nos administrés. » La richesse des Hauts-de-Seine intéresse donc beaucoup Pierre Bédier, mais ces propos méritent au moins d’être clairs et nets : c’est bien l’entre soi politique que vous voulez poursuivre. Notre groupe le dénonce et le refuse depuis 2 ans. On peut d’ailleurs se poser la question de votre engagement dans la sauvegarde des départements de la petite couronne alors que vous-mêmes vous enterrer l’existence des Hauts-de-Seine et des Yvelines en poursuivant votre projet fusion. Mais peut-être que ce n’est qu’un engagement purement politicien, faisant penser que les Hauts-de-Seine et les Yvelines vont peser dans la décision gouvernementale qui n’est toujours pas prise et semble-t-il retardée à 2019 ? Nous vous le répétons, vous vous trompez et vous vous affaiblissez dans cette bataille mais c’est peut-être une tactique spécifique aux présidents des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Pourquoi un engagement purement politicien ? Car vous poursuivez votre projet de fusion, basé sur le refus de la solidarité entre les territoires à l’échelle de la métropole pour tourner le dos à l’est et au nord parisien. Alors même que vous avez lancé un appel avec d’autres élus d’Ile-de-France pour une métropole, épousant les contours de la Région Ile-de-France, fondée sur un projet ambitieux, solidaire et démocratique, respectant l’autonomie des collectivités territoriales, à commencer par les communes et les départements. Pourquoi un engagement purement politicien ? Car vous refusez depuis le début du débat sur la fusion 78/92 un référendum des Altoséquanais et des Yvelinois alors même que vous le réclamez pour la suppression des départements de la petite couronne dans une déclaration commune des sept Présidents de Conseil départementaux de l’Ile-de-France Pourquoi un engagement purement politicien ? Car vous annoncez, avec les autres présidents des départements d’Ile-de-France, lors du salon de l’AMIF du 11 avril 2018 que vous voulez créer un fonds d’investissement inter-départemental. Ce fonds serait dédié au financement de projets concrets, gages de solidarité, d’attractivité économique. Il offrirait un « effet levier » à des projets qui, par leur ampleur, dépassent les moyens d’un seul département. Il permettrait le cofinancement de programmes d’investissements départementaux dans des domaines correcteurs d’inégalités territoriales comme le renouvellement urbain, le désenclavement rural comme urbain ou encore les équipements de proximité. Il s’agirait d’un outil novateur, un instrument de solidarité portant sur les dépenses d’investissement. On pourrait se féliciter d’une telle annonce si celle-ci relève d’une véritable solidarité départementale, d’une véritable coopération départementale. Mais avouez notre étonnement quand on entend depuis des années pis que pendre sur certains départements comme la Seine-Saint-Denis ou le Val-de-Marne. Ici même lors d’un conseil d’administration, où Patrick Devedjian disait que les dotations et les péréquations permettaient à ces deux départements de persévérer dans des politiques erronées. Quel revirement aujourd’hui, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne sont fréquentables pour porter un fonds d’investissement commun, attention qu’ils ne vous entrainent pas dans des emprunts toxiques car vous serez obligé de les péréquer, comme vous l’avez si souvent dit Monsieur Devedjian, à propos de la Seine-Saint-Denis lors de séances publiques de notre conseil départemental !!! Vous êtes près Monsieur Devedjian, à travers ce fonds d’investissement, à investir dans des domaines correcteurs d’inégalités territoriales comme le renouvellement urbain alors même qu’aujourd’hui vous refusez d’engager le moindre centime pour plusieurs villes de notre département qui s’apprêtent à signer avec l’ANRU les conventions par lesquelles elles pourront requalifier leurs quartiers les plus en difficulté, ceux qui en ont le plus besoin. Pourtant, vous pourriez prendre exemple sur vos collègues des Yvelines qui ont voté en décembre 2017, une enveloppe de 30 M€ pour enclencher les grandes opérations de rénovation urbaine sans attendre les financements de l’ANRU. Mais c’est vrai que vous n’êtes pas à une contradiction près, ce qui n’est pas notre cas. Pour notre part, nous avons toujours affirmé et nous continuons de le dire que des coopérations entre départements sont possibles dans de nombreux domaines et pas seulement avec les Yvelines. Que coopération ne veut pas dire fusion, la preuve avec ce projet de fonds d’investissement interdépartemental. Notre groupe réaffirme qu’il est contre cette fusion à marche forcée que vous voulez continuer d’imposer. D’autres de votre majorité ne le disent pas aussi explicitement mais l’ampleur des absences ce matin est une façon de s’exprimer ! Nous continuons d’affirmer : oui à la coopération avec l’ensemble des départements d’Ile-de-France pour la solidarité et l’intérêt général ! Non à la fusion des Hauts-de-Seine avec les Yvelines pour des intérêts égoïstes et politiciens ! Notre cohérence c’est aussi de demander que les populations soient consultées quel que soit le scénario, fusion Hauts-de-Seine/Yvelines, ou projet gouvernemental à venir. Je vous remercie. Notre groupe donnera « acte » de ce rapport d’activité. groupefdgc92 | 31 mai 2018 à 12 h 50 min | Catégories : La fusion du 78-92 | URL : https://wp.me/p7rwDj-mO |