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Déclaration de François ASENSI, Député de Sevran
 
Après le greenwashing, Nicolas Hulot invente le socialwashing
 
 
Le plan de communication a été dévoilé : l’animateur de TF1 Nicolas Hulot pourrait annoncer sa candidature à la présidentielle mercredi, et s’acheter une virginité sociale en le faisant dans la ville de Sevran, décriée à longueur de médias comme l’une des villes « les plus pauvres et endettées de France », «symbole de la banlieue».

Nicolas Hulot pense t-il venir à Sevran comme il va à la rencontre des tribus indigènes dans son émission Ushuaia Nature ? Les habitants de Sevran ne sont pas des animaux de foire. Les Sevranais sont des citoyens dignes qui travaillent dur pour gagner leur vie, dans une période de grave crise sociale. Sevran n’est pas un décor de cinéma où les personnalités médiatiques et politiques peuvent s’acheter une conscience sociale à peu de frais.

Stéphane Gatignon, élu maire communiste en 2008 par les Sevranais et qui a depuis un an rejoint l’aile droite d’Europe écologie, a accepté de se prêter à cette mise en scène médiatique en invitant l’animateur de la chaîne Bouygues. Une nouvelle fois, il instrumentalise la ville au service de ses ambitions personnelles. Les Français et les Sevranais attendent autre chose du débat pour la présidentielle de 2012 qu’une politique spectacle au contenu ambigu.

Après le « greenwashing » qui lui a permis de repeindre le capitalisme en vert à travers la Fondation Hulot et la marque Ushuaia, l’animateur de télévision tente le « socialwashing »afin de repeindre en rouge une vision de l’écologie qui n’a rien de sociale, mais tout de libérale. Mais ce crochet par la ville populaire de Sevran ne suffira pas à donner un label de gauche à la vision libérale et droitière défendue par le candidat possible d’Europe écologie à la présidentielle.

L’écologie de marché défendue par l’ancien conseiller de Jacques Chirac reste un luxe réservé aux privilégiés. Pour les familles aux revenus modestes, nombreuses dans nos quartiers populaires, la consommation « verte » ou « bio » proposée par cette écologie de marché dans les magasins est aujourd’hui inaccessible.

Le capitalisme vert prôné par Nicolas Hulot, dont la fondation est financée par l’Oréal et Liliane Bettancourt, par Leclerc et le géant du nucléaire EDF, ne remet pas en cause la course aux profits qui conduit à l’exploitation sans limite des ressources naturelles.

Cette opération s’inscrit en outre dans une nouvelle tentative de recomposition de la vie politique autour d’un centre qui loin d’être neutre, s’est toujours positionné à droite, dans des politiques d’accompagnement du capitalisme libéral. 

L’écologie inscrite dans la logique du capitalisme demeure un supplément d’âme incapable de préserver réellement notre planète et ses populations.
C’est sur ces questions fondamentales que les Français attendent des clarifications de la part du candidat Hulot. L’animateur de télévision dira t-il enfin mercredi à Sevran où il se situe sur l’échiquier politique, lui qui refuse de se dire de gauche, et qui affirmait encore en janvier que « la droite en a plus fait pour l'écologie que la gauche» ?

Qui ne dit mot consent, dit le proverbe, et les silences de Nicolas Hulot sur les principales contre-réformes portées par Nicolas Sarkozy sont édifiants.

François ASENSI

Tag(s) : #Débats
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