Pour commencer, il faut faire un peu d'histoire. Fin novembre 2007, Sarkozy s'attaque aux régimes spéciaux. Les salariés de la RATP n'ont d'autre solution qu'une
longue action de grève pour défendre leur statut et leurs droits à la retraite tenant compte de la pénibilité de leurs conditions de travail. Malgré une mobilisation exemplaire, le projet
passe.
Le gouvernement aurait pu en rester là, mais une volonté de punir et de marquer les esprits l'anime. C'est ainsi que le président de l'entreprise en la personne de
Pierre Mongin, un homme de l'UMP (le CPE c'est lui !) et la direction générale, décident d'appliquer des prélèvements sur salaires non conforme à la loi.
En effet, le système de retenue sur salaire choisi, inclut les jours de grève mais aussi les jours de repos de telle façon qu'un salarié qui aurait cessé son
activité un mois serait prélevé de 150 % de son salaire mensuel et se trouverait donc créditeur de l'entreprise. Magnifique, non ?
Face à cette volonté politique de détruire toute résistance et de frapper au porte monnaie, 80 salariés du RER B ont entrepris une démarche en justice au conseil des
prud'hommes de Longjumeau. Dans son ordonnance rendu en référé le 26 juin 2008 ce tribunal a tranché en faveur des salariés.
L'histoire aurait pu en reste là, mais non ! Ces dirigeants partisans décident d'aller jusqu'en Cour de cassation ce qui obligera les camarades à dépenser
encore plus en prenant un avocat professionnel. Grand bien leur fit, car le 13 janvier 2010, la Chambre Sociale de la Cour de Cassation rend un arrêt qui fera date en rejetant le pourvoi de la
direction. Le système des prélèvements sur salaire pratiqués à la RATP à l'occasion des jours de grève n'est pas conforme à la loi. Ce n'est qu'une étape car après tant de tracas il est logique
que les salariés demandent réparation devant les tribunaux.
Au moment où la priorité est donnée par le gouvernement à la criminalisation de l'action syndicale, au moment où se pose les conditions de lutte des classes, il a
été possible grâce à une action de masse de démontrer l'acharnement de la direction de la RATP. En voulant pénaliser illégalement les travailleurs grévistes, elle a violé le droit de
grève.
Redonner de la dignité aux salariés, voilà un objectif que le syndicalisme doit rechercher. Le Front de gauche en faisant des propositions de loi pour renforcer
l'action menée par les syndicalistes apportera ce besoin de justice , d'égalité, de fraternité qui manque tant à nos concitoyens. Unis, déterminés et compétents nous pouvons faire trébucher les
desseins des ultras libéraux.