Nous soussignés, Madame ROSSI Sylvie et Monsieur ROSSI Denis, certifions sur l’honneur héberger Taoufik EL MADROUSSI né le 18 avril 1987
au Maroc.
C’est un jeune homme très doux, serviable, poli et studieux tous les professeurs de son lycée s’en portent garant et sa directrice également.
- Taoufik est arrivé en France en 2002 légalement avec un passeport et un visa.
- Ses frères et sœurs vivent en France et bénéficient de la nationalité française.
- Son père a travaillé toute sa vie en France (quarante-cinq ans environ), il est aujourd’hui parti en retraite au Maroc, âgé et malade et ne peut en aucun cas subvenir à Taoufik.
- Il a été scolarisé à Malakoff depuis 2002 de la 6ème à aujourd’hui, où il est encore élève du lycée Louis-Girard. Il a vécu chez son frère aîné jusqu’en 2005 environ, il a 18 ans et la promiscuité familiale est difficile, l’aide à l’enfance va s’occuper de lui de 2005 à 2007 puis il habitera chez la famille ROSSI de septembre 2007 à maintenant. Tous ces changements de situation n’ont rien changé à sa scolarité, il a toujours été un élève assidu et studieux.
- Depuis deux ans, il prépare son bac professionnel de mécanique carrossier, tous les employeurs chez qui il a fait ses stages pratiques ont été satisfaits de son travail sérieux et soigné. La directrice de son lycée pourra en témoigner, ses professeurs aussi.
POURQUOI TAOUFIK A ETE EN PRISON
- Taoufik a été incarcéré le 06 mai 2008, à la suite d’une sortie qui a mal tourné en compagnie de quatre camarades français. Il avait bu de l’alcool ainsi que les autres car il fêtait avec un peu de retard son anniversaire et celui de Christopher Rossi. Malheureusement Taoufik ne boit jamais, Ils ont beaucoup chahuté tous ensemble et deux d’entre eux, soit Taoufik et Christopher, sont allés accoster un passant dans la rue et puis un autre, soit deux passants en tout, pour leur demander quelques euros pour continuer la fête. Les personnes à qui ils ont demandé l’argent se sont bien rendu compte de l’état d’ébriété des deux jeunes et ils auraient voulu en rester là. Il n’y a eu aucune violence, aucun blessé. Les jeunes n’ont jamais voulu faire de mal à quiconque, c’est un jeu bête qui a mal tourné.
Seulement la BAC, avec une violence effroyable, s’est jetée sur les cinq jeunes hébétés,
Les policiers ont terriblement maltraité Taoufik, ils l’ont menotté dans le dos, et jeté à terre le visage contre le sol, il n’a même pas pu se retenir à quoi que ce soit, ils l’ont frappé, et
frappé encore. Mon fils Christopher, ne pouvant supporter le spectacle de son ami ainsi torturé, s’en est mêlé et il a malheureusement subi le même traitement. Les autres jeunes étaient
traumatisés, tétanisés par ce qu’ils voyaient. Benjamin L. nous a tout raconté en rentrant du Tribunal le 06 mai 2008, car lui et les 3 autres n’ont pas été incarcérés, ils nous a raconté
comment la police les avait obligés, par des maltraitances et des menaces, à charger Taoufik et Christopher qui l’avait aidé. Deux avocats ont constaté les coups et ont fait des rapports que les
avocats de Taoufik et Christopher ont présenté au tribunal le 6 août 2008 car bizarrement ces documents n’étaient pas dans les dossiers au Tribunal le jour de leur condamnation à la prison pour
violences aggravées le soir du 06 mai 2008. Ces documents très importants, qui auraient pu montrer les choses sous un autre aspect n’étaient pas dans les dossiers de Taoufik et
Christopher
LE BAC PROFESSIONNEL DE MECANIQUE
Pendant son incarcération Taoufik a obtenu deux permissions pour pouvoir passer deux épreuves du bac professionnel au mois de mai 2008, mais la troisième permission n’a pu avoir lieu car le procureur a fait appel, l’empêchant de passer son examen. Le tribunal a statué le 6 août 2008 : Taoufik et Christopher ont été condamnés à huit mois de prison dont quatre mois ferme, une peine pratiquement couverte par leur détention préventive. Ils ont été libérables le mercredi 13 août 2008. Sauf que Taoufik n’est pas sorti, des gendarmes sont venus le chercher directement en prison sans qu’il ait été prévenu au préalable. Un très grand choc pour lui et pour notre famille.
LE CHOC DU TRANSFERT DE TAOUFIK EN CENTRE DE RETENTION
Il a été transféré dans un centre de rétention à Palaiseau où nous nous sommes rendus immédiatement avec de nombreux documents qui
parlaient de Taoufik et nous pensions qu’il s’agissait d’une erreur et que les gendarmes allaient nous rendre Taoufik. Quand on nous a expliqué qu’il était en fait encore prisonnier d’une autre
façon et à cause de sa carte de séjour non renouvelée, nous étions ahuris. Nous l’avons vu et serré dans nos bras, il était en pleurs et nous aussi.
Nous avons appris qu’il y avait un jugement programmé pour lui le lendemain matin, on nous a demandé d’être au Tribunal d’Evry à 9h du matin, nous avons rencontré vers 10h30 l’avocat commis
d’office de Taoufik, une femme formidable et nous avons attendu jusqu’à 14h30 pour qu’enfin le juge statue sur le problème des papiers de Taoufik.
Là, j’ai été très choquée : le juge était une femme dure qui n’a fait que reprocher à Taoufik des faits pour lesquels il avait déjà présenté des excuses lors d’un précédent jugement et pour lesquels il avait été puni pendant 3 mois d’emprisonnement dans des conditions difficiles. Il me semblait qu’il avait payé sa dette à la Société, eh bien non, il n’a été question que de cette bêtise déjà jugée, et presque pas de sa carte non tamponnée dans les temps. En fait, ce juge avait déjà décidé du sort de Taoufik, elle l’a fait passer pour un dangereux malfaiteur, lui disant bien :«Pour que vous ayez eu 4 mois de prison ferme plus 4 mois de sursis, vous avez du attaquer sauvagement ces personnes…» Elle ne connaissait rien de ce que la police du 4ème arrondissement de Paris avait fait subir à Taoufik, ni dans quelles circonstances ils avaient arraché des aveux aux jeunes qui se sont rétractés devant le juge lors du dernier jugement du 06 août 2008.
Sans rien connaître de la situation, elle a refait devant nous le jugement de Taoufik alors que nous n’étions pas là pour ça, l’avocate lui a d’ailleurs fait remarquer que nous étions là pour les papiers de Taoufik qui n’étaient pas en règle. Elle a dit à Taoufik des choses très dures, il n’arrivait même pas à répondre à ses questions. Il était mal et nous étions mal aussi, elle lui a dit qu’il était un danger pour les français. Je n’arrivais pas à croire ce que j’entendais !!!!
- Taoufik a été négligeant de ne pas avoir été faire renouveler ses papiers à la préfecture des Hauts de Seine, mais il travaillait dur pour son bac, il sortait peu et ces démarches administratives pourtant importantes lui sont passées un peu au dessus de la tête. Je m’en veux d’autant plus que je suis fonctionnaire de mairie et que j’aurai dû me montrer plus vigilante avec les papiers de Taoufik.
Nous avons déjà tous beaucoup souffert, je demande comme une prière que mon pays la France que j’aime tant me permette de continuer de
m’occuper de Taoufik avec l’aide de son frère Abder, français, et en France depuis vingt ans, et que Taoufik puisse finir ses études et faire honneur à la France qu’il aime de tout son cœur.
Nous considérons Taoufik comme un de nos fils, nous nous sommes attachés à ce jeune homme gentil et discret et nous nous engageons à le soutenir chaque jour et à veiller sur lui pour qu’il se
construise un bel avenir dans notre beau pays des droits de l’homme.
• Sylvie et Denis Rossi •