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Publié le
Lundi 4 septembre 2023
 

Petit conseil en ce jour de rentrée scolaire. Il faut toujours se méfier lorsqu’un ministre de l’Éducation nationale parle de « retour aux fondamentaux ». Derrière cette facilité de langage, destinée à faire vibrer la fibre nostalgique de nos concitoyens, se dissimulent l’abandon de toute ambition pédagogique, la casse à bas bruit d’un service public dénigré ou encore la volonté d’instrumentaliser l’école à des fins tactico-médiatiques. De fait, Gabriel Attal, lui, coche les trois cases. Porte-parole des volontés d’Emmanuel Macron, qui a décidé de faire de l’éducation son domaine réservé, le locataire de la Rue de Grenelle distille, avec le zèle qu’on lui connaît, ce discours mêlant conservatisme fantasmé et tartufferies managériales. Un exercice d’hypocrisie qui vaudrait mention.

Au cœur de cette stratégie, on retrouve le fameux « pacte enseignant ». Un dispositif censé répondre aux revendications salariales – bien légitimes –, tout en améliorant la réussite scolaire. Mais voilà, derrière le vernis des services de communication, on découvre sans surprise un énième cheval de Troie des lubies néolibérales. Sur les rémunérations, parmi les plus basses des pays de l’OCDE ? Aucune augmentation prévue, mais un retour du très sarkozyste « travailler plus pour gagner plus », consistant à demander des tâches supplémentaires à des professeurs qui travaillent déjà plus de 42 heures par semaine ! Ce mécanisme ouvre la porte à une annualisation des temps de travail, une contractualisation des tâches, un accroissement des inégalités hommes-femmes – ces dernières prenant statistiquement moins d’heures supplémentaires –, une mise en concurrence du personnel sous la férule du chef d’établissement chargé de choisir le bénéficiaire du pacte…

On le voit : la rentrée n’est pas encore faite mais l’agenda libéral du gouvernement est déjà rempli. Et le piège bien tendu à un personnel qui, tenaillé par la précarité, va être contraint de jouer ce jeu de l’individualisation, contre l’esprit des statuts de la fonction publique. Ce travail de démolition, auréolé de cynisme et de mépris, fait partie des « fondamentaux » de la Macronie. 

Tag(s) : #Ecole
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