Vous avez dit "trouble à l'ordre public"?

22/02/2011

ACCUEIL DES ÉTRANGERS

Trouble à l'ordre public à la sous-préfecture d'Antony

Dans la nuit du 21 au 22 février, à l'initiative du Collectif des sans-papiers de Bagneux et du réseau RESF du 92 Sud, des militants et militantes sont intervenus pour dénoncer les conditions scandaleuses d'accueil des étrangers à la sous-préfecture d'Antony.

Dès quatre heures du matin, ils ont installé des tentes, des banderoles, distribué du café aux étrangers qui faisaient la queue devant la grille de la sous-préfecture. Toute l'année, des étrangers passent ainsi la nuit à faire la queue, dans le grand froid en hiver et parfois sous la pluie, sans abri, sans toilettes, dans l'attente de l'ouverture des portes à 8 h 45.

Ceux qui veulent essayer de déposer un dossier de régularisation viennent ainsi dès quatre heures du matin, après s'être levés une bonne heure plus tôt, parfois avec leurs enfants. Ils ont l'espoir d'obtenir un des 15 tickets distribués tous les mardis qui leur donnera peut-être le droit d'avoir un rendez-vous pour que leur situation soit examinée.

Ceux qui ont un titre de séjour doivent également refaire cette queue de nuit pour le faire renouveler, bien souvent tous les trois mois et, à chaque fois, ils perdent leur journée de travail. Parfois même ils font la queue pour rien sans explications.

La sous-préfecture et ses policiers n'ont pas supporté cette manifestation de solidarité. Le commissaire se targue de bien connaître la situation car il passe contrôler la file d'attente toute les nuits et il trouve que tout est "normal". Par contre, nos tentes et nos banderoles constituent un "trouble à l'ordre public". La police a donc confisqué des tentes et fait enlever les banderoles.

L'initiative des collectifs a été très appréciée des personnes qui sont condamnées à faire ces queues dans des conditions scandaleuses et humiliantes. Elle n'est pas passée inaperçue et nous continuerons à manifester pour que le sous-préfet mette les moyens pour qu'une telle situation cesse. ■