C’est un des manifestants d’Athènes,vendredi 5 mars, qui a résumé de manière saisissante le sens des dures mesures d’austérité prises par le gouvernement socialiste de Georges Papandréoυ : "Nous
ne sommes pas dupes. Fin janvier, avant la prise des mesures, nous avons emprunté à 6,2% sur les obligations à court terme. Et la semaine qui a suivi leur annonce, nous avons emprunté un peu plus
cher, à 6,4% sur les obligations à court terme". Selon la presse grecque 65% du rendement de cet emprunt ira dans la poche des créanciers. La très
sévère austérité imposée aux salariés et aux retraités grecs ne servira donc pas à l’assainissement de l’économie permettant au gouvernement d’emprunter moins cher,comme l’exige Bruxelles et le
prétend Athènes.
Alors pourquoi serre-t-on la ceinture aux Grecs? La réponse est donnée par le même manifestant : " Nous nous sacrifions pour rien, juste pour rassurer les marchés, les spéculateurs, les
voleurs!". C’est "Le Figaro" qui publie les paroles de ce manifestant. Mais ce que ne dit pas le journal, c’est que si, malgré la forte mobilisation du peuple, l’austérité passe, dans ce pays
membre de l’eurozone, il est vraisemblable que d’autres gouvernements des Seize vont imposer à leurs populations la même cure
d’appauvrissement.
Athènes, ou plutôt les salariés grecs, jouent donc le rôle de cobayes et sont mis sur la table de tortures. Car, il s’agit de souffrances matérielles imposées à des millions des gens. Qu’on en
juge: baisse sévère des allocations pour les salariés du secteur public; pour cette même catégorie, réduction de 30% des 13e et 14e mois qui ne permettaient même pas aux travailleurs grecs de
rattraper la rémunération de la plupart de leurs confrères européens (il faut savoir que le salaire minimun en Grèce ne dépasse pas les 750 euros net quand le SMIC est en France de 1060 euros
net). Les retraités vont également subir une perte de pouvoir d’achat à cause du gel de leurs pensions au niveau actuel. Par ailleurs, le gouvernement prétendument socialiste introduit un impôt
spécifique pour le carburant, il augmente la TVA de 19% à 21%, relève également les prix de l’alcool et des cigarettes et enfin, pour des raisons démagogiques, instaure un impôt sur
les " objets de luxe ", sans autre précision.
Espérons qu’après les manifestations et grèves très combatives de la semaine du 4 au 6 mars, les prochaines, prévues pour le 11, marqueront une étape importante dans l’expression dynamique de la
résistance du peuple grec!