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Lu sur Narcotrafic : le stade suprême du trumpisme - L'éditorial de Stéphane Sahuc - 19 mai 2025 | L'Humanité : lire, agir

Narcotrafic : le stade suprême du trumpisme

le 19 mai 2025

De 3,5 à 6 milliards d’euros, voilà ce que pèse le narcotrafic en France aujourd’hui selon les conclusions, en 2024, d’une commission d’enquête du Sénat. Toujours selon cette commission, quelque « 200 000 personnes vivent de ce trafic en France ». Un véritable secteur économique : le rapport 2024 de la Cour des comptes estimait que « la masse des profits générés par les trafics de stupéfiants procure des moyens très nettement supérieurs à ceux de certains États ». Des constats et des chiffres qui prouvent combien ce marché criminel en continuelle expansion est rentable et lucratif.

À tel point que le texte adopté définitivement par le Parlement le 29 avril était intitulé « loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic ». Cette loi laisse pourtant une partie des acteurs de terrain dubitatifs. Ils estiment qu’elle ne pose pas assez la question de la corruption qui gangrène tous les secteurs ayant un point de contact avec ce trafic : dockers, policiers, douaniers mais également greffiers, élus… sans oublier les banquiers, rouages indispensables au blanchiment de l’argent.

A contrario, sous prétexte de « restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents », la loi Attal durcit terriblement l’échelle des sanctions contre les enfants embarqués dans ce trafic. Or, pour les trafiquants, ces jeunes ne sont, au mieux, qu’une main-d’œuvre abondante à exploiter sans vergogne. Le plus souvent, ils servent de chair à canon bon marché à mettre en première ligne dans les guerres de territoire.

 

Lorsque l’on regarde de plus près le fonctionnement du narcotrafic, on se rend compte qu’il est la version chimiquement pure du système économique et social vanté par Trump, Musk et leurs différents affidés sur la planète. Javier Milei ne s’en cache d’ailleurs pas. « Entre la mafia et l’État, je préfère la mafia, (…) elle est compétitive », explique-t-il.

Menaces, brutalité, mensonge, chantage, exploitation à outrance, déstabilisation, guerre, culte du pognon, chef tout-puissant, loi du plus fort… Le narcotrafic reprend tous ces fondamentaux du néolibéralisme autoritaire mâtiné de tech dans lequel la force ne sert qu’à protéger les intérêts des puissants.

 

Stéphane SAHUC

Tag(s) : #narcotrafic
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