Comme chaque année, nous sommes confrontés à une épidémie de bronchiolite. Elle survient un peu plus tôt que d’habitude, avec un nombre d’enfants malades important, mais sans explosion du nombre de cas. Le problème est que cette épidémie survient alors que près de 25 % des lits hospitaliers sont fermés en Île-de-France, faute de personnels, du fait notamment de la multiplication des démissions et d’une absence de formation de professionnels en nombre suffisant.
La situation est encore pire en pédiatrie, avec un manque dramatique de pédiatres hospitaliers, et la fermeture de certains services d’urgence pédiatrique faute de médecins. Les conséquences sont dramatiques pour certaines familles avec déjà des transferts d’enfant nécessitant une réanimation dans des hôpitaux de province…
La seule réponse des autorités sanitaires est de mettre en place une cellule de crise ! Il faut rappeler que nous avons connu la même crise en 2018, dont une des conséquences a été le développement du mouvement de protestation, qui a mobilisé l’hôpital public tout au long de l’année 2019.
Depuis, nous avons connu l’épidémie liée au coronavirus, qui a épuisé le personnel et mis en lumière l’incapacité de l’hôpital public à prendre en charge l’ensemble des malades, faute de lits et de personnels. Nous sommes à l’aube de 2022 et le constat est que rien n’a été fait depuis 2018 pour commencer à résoudre le problème du manque de personnels.
Pire, nous avons appris que près de 6 000 lits ont été fermés en 2020 et que l’hémorragie continue. Aujourd’hui, la situation est catastrophique, car l’hôpital public n’est même plus en capacité de gérer les épidémies saisonnières qui, elles, sont prévisibles et surviennent chaque hiver. Nous n’en pouvons plus des pseudo-concertations au nom pompeux organisées par le gouvernement tous azimuts, comme le fameux Ségur de la santé.
Le diagnostic est fait depuis longtemps, maintenant il faut des actes, c’est-à-dire des moyens en personnels pour pouvoir ouvrir des lits, de meilleures conditions de travail et de rémunération afin d’éviter la fuite et l’abandon de leur métier par de très nombreux soignants.