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Le contexte économique international s’assombrit. Le krach financier rampe, Bouton est toujours en place et Kerviel mis en examen. Dans l’autre  pays du libéralisme, au Royaume-Uni, on nationalise une banque mise en faillite par les « subprimes » américains. Kadhafi est notre grand ami et  Kouchner a l’air ravi. Le projet de traité de Lisbonne bafoue le vote populaire en France mais nous comptons sur le vote irlandais. La BCE veille à l’inflation, quitte à limiter encore la croissance européenne.

 

Le pouvoir libéral-autoritaire est en difficulté. Son chef de file dégringole à une vitesse inégalée dans les sondages tandis que son premier collaborateur se maintient. Les résultats sont mauvais. L’élection municipale et cantonale approche. Le remaniement ministériel aussi.

 

Le président paie certes son comportement « bling-bling », peu cohérent avec son électorat plutôt conservateur et plutôt âgé. Mais l’échec rencontré sur l’économique et le social est patent, et c’est déterminant. Avec en 2007 une croissance très faible, une hausse des prix record[1], un commerce extèrieur en déroute, le choc de confiance promis en juillet n’existe pas. Le seul point positif est le nombre de créations d’emplois, a priori peu cohérent avec une croissance inférieure à 2%, ce qui fait que nombre d’analystes se demandent si cette anticipation des recrutements par les entreprises ne va pas avoir un contrecoup négatif en 2008…L’emploi industriel s’effondre : un temps ralenti par les élections, le mouvement de désindustrialisation de l’économie française s’accélère.

 

Contrairement à ce qui est souvent affirmé, la dégradation des finances publiques a été engendrée par les orientations de politique économique de la droite depuis 2002. Les difficultés économiques en sont la cause, et non le résultat. Absorbées depuis longtemps, les 35 heures, éternel bouc émissaire de la droite depuis 2000, n’y sont pour rien.

 

De nombreux électeurs qui espèraient l’arrivée rapide d’améliorations de leur situation voire, pour les sarkolâtres, le début d’une ére nouvelle, ont, au bout de presque 10 mois, de gros doutes et font part aux sondeurs et aux élus locaux et nationaux de leur déception.

 

Les luttes sociales se développent dans le secteur privé pour le pouvoir d’achat et l’emploi. Il s’agit de l’emploi industriel mais aussi de l’emploi de qualité (voir la lutte des employé(e)s de la grande distribution).  B. Thibault, secrétaire général de la CGT, parle juste et est entendu quand il lance le slogan « Lutter plus pour gagner plus ».

 

Avec leur 0,8% d’augmentation, à comparer à 2,8% de hausse des prix à la consommation sur 12 mois, les fonctionnaires sont au régime supersec, tandis que se prépare, pour l’après-municipales, une attaque frontale contre leur statut de 1984.

 

Les luttes s’intensifient sur le logement (avec un beau rassemblement place de la République ce jeudi),  sur la défense des sans papiers, contre les manoeuvres au Sénat du lobby des OGM, etc.

 

Le brouillard des illusions issues du Grenelle de l’Environnement se dissipe peu à peu.

 

Fidéles à des pratiques qui leur ont si bien réussi jusqu’à présent, Sarkozy et les siens lancent toutes les semaines des leurres destinés à ce qu’on parle d’autre chose que de leurs échecs. Mais ce sont autant de ballons d’essai pour avancer dans le sens du remodelage idéologique et social qu’il souhaient mener à bien. Trois thèmes ou groupes de thémes, non exhaustifs, agités artificiellement ces derniers temps par le pouvoir l’illustrent bien:

 

            -des attaques sournoises contre la laïcité aux déclarations d’E. Mignon sur les sectes et la Scientologie, en passant par le parrainage d’enfants de la Shoah[2], il y a diversion mais aussi maneuvre d’approche. Par exemple, sur la Scientologie : n’oublions pas la visite de Tom  Cruise, scientologue patenté, à Sarkozy et le fait que les scientologues ont été récemment légalisés en Espagne alors que leurs techniques de manipulation des esprits fragilisés sont connues;

 

            -une opération à grand spectacle à Villiers le Bel conçue pour rappeler aux gens que le pouvoir les protège…mais 1200 policiers pour environ 40 arrestations et 21 mises en examen, c’est peu. Combien de coupables ? On le saura plus tard. Le « grand manager » de l’Elysée cherche à sauver la face mais la réalité des chiffres, c’est à dire des moyens rapportés aux résultats, prouve que la performance réelle de la police est bien médiocre, sauf si le but était d’abord de communiquer sur le sécuritaire et d'avoir des photos-chocs. Là-aussi, il s’agit aussi d’accoutumer la population;

 

            -une remise en cause grave de notre droit pénal par la n+1 iéme loi Dati, cette-fois sur la rétention des individus déclarés dangereux et ayant épuisé leur peine de prison. Pour la première fois depuis longtemps, période Pétain et guerres coloniales exceptées, on pourra priver de liberté des individus en fonction de ce qu’ils sont supposés pouvoir faire et non en fonction de leurs actes avèrés. Censuré par un Conseil Constitutionnel bien timide sur ce sujet car bien droitier[3], le Président remet le couvert en demandant au Président de la Cour de Cassation comment contourner la décision… encore un leurre, mais aussi une tentative de modifier en profondeur notre droit.

 

Ce ne sont là que trois catégories d’exemples mais vous allez voir, ce n’est pas fini.

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A Malakoff, les élections se préparent. On y voit presque clair depuis le dépôt de six listes pour les municipales.

 

Deux listes de droite :

            -celle du Modem, regroupant pour la plupart des inconnus, adhèrents du Modem ou pas et peu présents dans la vie locale ;

            -celle de l’UMP, rien de nouveau pour ce parti, de Lessuise à Guilmart. L’ouverture proclamée reste difficile à percevoir.

 

Une liste des Verts, composée pour partie de personnalités investies dans la vie locale, mais avec un parti vert absent en tant que tel en ville, sauf au moment des élections.

 

Trois listes de gauche :

            -une liste LO, classique pour cette organisation présente sur les lieux de travail mais quasi-absente de la vie locale;

            -une liste composite, structurée par la LCR et comportant quelques originaires du PC ou du PS, et des associatifs;

            -une liste de rassemblement de la gauche, conduite par le maire sortant, où le PS prend du poids par rapport à la liste de gauche sortante,  mais dont la composition offre aussi une large ouverture sur la société civile et les militants, associatifs, alternatifs et autres.

 

Les participants réguliers au collectif antilibéral et unitaire de Malakoff, qui est la raison d’être de ce blog, sont largement présents dans les deux dernières listes. Tous ont participé à l’élaboration de quelques idées antilibérales pour le programme municipal[4]. Tant mieux. Ceci confirme la nature de ce collectif. Ce n’est pas un parti mais un lieu de diversité, de rencontre politique et militante, de discussion et de mobilisation[5].

 

Le fait  que des citoyens aux idées très proches se retrouvent sur des listes diffèrentes, alors que l’inverse n’est pas certain[6], confirme aussi que l’offre politique partisane actuelle à gauche n’est plus adaptée à la demande citoyenne, à Malakoff comme ailleurs.

 

Les ateliers –rencontres avec les malakoffiots, par quartier ou par thème, ont été très riches de questions et de réponses qui ont permis de complèter et de préciser certains volets du projet de la liste « Ensemble pour Malakoff ». En ressort prioritairement une impression générale de demande citoyenne pour participer et être consultés sur fond de vie locale intense. C’est de très bonne augure pour la mise en œuvre de structures et d’initiatives imaginatives de démocratie participative. 



[1] avec un indice INSEE dont N. Sarkozy trouvait, il y a peu, qu’il ne grimpe pas assez vite…

[2] Sujet qui a suscité une emotion considérable: sur 120 à 150 visites quotidiennes sur ce blog, un tiers proviennent depuis quelques jours d’internautes qui recherchent la lettre de Claire Malbos Une très belle lettre de Claire MALBOS...face à l'obscénité présidentielle ;

[3] Ce n’est pas, faut-il le rappeler, un organe juridictionnel mais une instance politique à forme juridictionnelle;

[6] Des gens pas tous d’accord sur l’essentiel mais présents sur la même liste ;

Tag(s) : #Editorial
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