COMMUNIQUE
DU GROUPE DES ELUS DE LA SENSIBILITE COMMUNISTE – FRONT DE GAUCHE
LORS DE L’INSTALLATION DU CONSEIL DE LA METROPOLE DU GRAND PARIS
Vendredi 22 janvier 2016
La question qui est posée aux 209 conseillères et conseillers métropolitains élu(e)s par les conseils municipaux de la Métropole, n’est pas simple.
Ils sont seuls légitimes pour représenter leur commune, leurs territoires, et en même temps, ils entrent dans une institution d’un type nouveau, un cadre légal et financier qui n’est pas celui pour lequel ils avaient travaillé depuis des années, puisque -dans leur diversité- jusqu’à 94 % des élus de Paris-Métropole avaient soutenu des propositions très différentes dont il n’a pas été tenu compte avec les lois MAPTAM et NOTRe.
Toutes ces années, nous avons travaillé, quant à nous, avec l’objectif de faire émerger une métropole pour tous, sur une conception de coopératives de villes fédérant les projets issus des territoires. Notre volonté est de développer et de rééquilibrer l’emploi, les transports, l’industrie, pour en finir avec les inégalités géographiques et sociales qui confinent des communes exclusivement dans un rôle de villes dortoirs. Lutter contre les inégalités dans la métropole, c’est construire du logement accessible partout ; c’est non seulement obtenir des péréquations plus justes entre les secteurs qui bénéficient de la richesse produite et ceux qui ont des populations en difficulté ; mais c’est également permettre aux secteurs qui sont plus mal lotis de se développer bien davantage.
Bref, une Métropole solidaire, polycentrique, dont la qualité de vie partagée est une garantie d’attractivité.
Or, ce n’est pas la logique retenue. La transformation de l’organisation territoriale de la République s’est faite dans un déficit total d’information et sans consultation aucune des citoyens. Ce manque flagrant contribue malheureusement à nourrir la grave crise démocratique de notre pays et un sentiment d’impuissance et d’abandon porteur de nombreux dangers.
Les lois NOTRe et MAPTAM ne nous installent pas dans un dispositif stable. Elles visent clairement à l’horizon 2020, un effacement, un assèchement des communes, et une vassalisation des territoires, tant au niveau financier qu’institutionnel et démocratique.
Malgré tout, les élus de la sensibilité communiste - Front de gauche ont jugé que laisser la « chaise vide » serait contreproductif, et ont décidé d’investir tous les possibles pour défendre celles et ceux qui les ont élus et leur ont demandé de les représenter au sein de cette nouvelle institution pour y défendre les projets d’intérêt général, les services publics et œuvrer à une conception alternative de la Métropole.
Déjà au niveau de la mise en place des territoires, émerge un sentiment fort traversant les différents courants politiques : le besoin de consolider ensemble une conception respectueuse du fait communal et des territoires. C’est pour défendre cet axe au niveau de l’Exécutif que nous avons décidé d’y prendre toute notre place.
Dans un Etablissement Public de Coopération Intercommunale, il est à la fois légitime de tenir compte du fait majoritaire, et en même temps, de travailler dans la pluralité des opinions politiques, déterminée par le choix des électeurs lors des Municipales.
Les élus communistes - Front de Gauche ont donc décidé de prendre leur place, si la conception respectueuse du fait communal et des territoires est bien affirmée au sein du Conseil de la Métropole. Si à l’avenir elle n’était pas respectée, nous en tirerions les conséquences.
Un accord a été conclu. La proportionnelle a été correctement appliquée et les échanges politiques entérinent le principe de travail collectif dans l’Exécutif et les commissions.
Aussi, les élus communistes - Front de Gauche ont décidé de participer à l’élection de l’ensemble des vice-présidents et conseillers délégués, et du Président, Patrick Ollier, qui s’est engagé sur un fonctionnement respectueux du pluralisme.
Ils seront attentifs à ce que les groupes politiques aient, comme convenu, les moyens nécessaires à leur travail et à leur expression.
En intégrant cette gouvernance, nous ne faisons preuve d’aucun angélisme, et nous savons bien que la Métropole ne sera pas forcément un « long fleuve tranquille » : les politiques d’austérité mettent les villes et les territoires en concurrence entre eux.
Il y a aussi entre les élus de la Métropole, des visions antagoniques irréductibles sur des marqueurs importants qui ne manqueront pas de rejaillir. Mais nous abordons le débat avec la volonté que les convergences ou les confrontations soient productives, et de faire évoluer la Métropole afin qu’elle puisse répondre mieux aux attentes des populations des quatre départements, pour qu’elle ne ferme pas la porte à la Grande couronne et qu’elle reprenne le chemin d’une Métropole solidaire.