Le pire est évité, la menace n'est pas écartée

L'heure est à la joie pour la gauche et les vrais républicains.

Macron voulait une clarification, il l'a: une majorité large de Français ne veut pas du RN au pouvoir.

C'est la raison pour laquelle les désistements réciproques ont fonctionné: à gauche totalement, chez Macron partiellement, pas du tout chez LR.

Mais le RN a encore progressé, ce qui montre qu'au fond rien n'est règlé. La menace n'est pas écartée et les macronistes s'en sortent mieux que prévu, LR aussi. La vague brune balaie le nord, et la facade méditerranéenne, de la France. La "France des tours et des bourgs"( formule Ruffin) reste à réconcilier.

D'ailleurs, les meilleurs, attaqués sur plusieurs fronts, sont souvent en difficulté: Roussel, Darrhéville et Jumel sont battus et Ruffin en net recul par rapport à 2022.

Quelques satisfactions ponctuelles:

-les purgés de LFI sont élus, carton rouge à la tentation de retour au stalinisme;

-l'indépendantiste Emmanuel Djibaou (fils de Jean- Marie) est élu en Nouvelle- Calédonie;

-Meyer- Habib, homme lige de Netanyahou est battu;

-etc.

Malheureusement, la tripartition politique subsiste, ce qui est mortifère pour la démocratie. Le pays reste très difficile à gouverner dans le contexte constitutionnel de la 5éme république, sauf à voir Macron accepter un retour au parlementarisme... ce qui parait peu probable. Jupiter est toujours là. On peut compter sur lui pour maneuvrer.

En 1936, la mobilisation populaire avait été au rendez- vous pour promouvoir les mesures les plus avancées du gouvernement de gauche. C'est ce qui est décisif aujourd'hui, car avoir des ministres, y compris le premier, ne suffit pas à faire bouger la société. Il faut attendre beaucoup des initiatives syndicales et/ou associatives.

Comme disait l'autre (Sade) au moment de la Révolution française, "Français, encore un effort pour être républicains!"

J. ALLAIN