Un amendement au projet de loi de finances 2024, adopté via le 49.3, autorise à puiser dans les ressources du livret A et du livret d’épargne populaire pour « financer l’industrie de la défense ».
le 10.11.23 à 14:12
Les ressources du Livret A et du livret d’épargne populaire, ces modes d’épargne toujours très prisés des Français (55,1 millions d’entre eux possédaient un de ces comptes d’épargne gratuits fin 2022), vont servir à financer la politique de défense du gouvernement d’Emmanuel Macron.
Un amendement au projet de loi de finances 2024, que vient de faire adopter Élisabeth Borne, très arbitrairement et autoritairement à l’aide du 49.3, autorise en effet à puiser dans la manne de ces « économies » des ménages pour « financer l’industrie de la défense ».
Des craintes sur le financement du logement social
Cet amendement, porté par le député Horizons de Charente-Maritime, Christophe Plassard, a eu l’appui du président de la Commission de la défense nationale et des forces armées, Thomas Gassilloud, ainsi que du député Jean-Louis Thiériot. Après une tentative infructueuse de plusieurs parlementaires, lors de l’examen de la loi de programmation militaire, cette proposition a cette fois reçu un soutien plein et entier du gouvernement, et a donc été conservée.
Cette décision fait craindre des conséquences sur le financement du logement social, déjà particulièrement mis à mal, dont le livret A constitue l’un des traditionnels apports. Seule la partie gérée par les banques, soit 40,5% des fonds collectés au titre du Livret A, doit en principe être destinée à l’industrie de la défense. Les sommes gérées par la Caisse des dépôts doivent rester, elles, allouées au logement social et au renouvellement urbain. Mais cela constitue néanmoins une manne pour l’industrie de la défense, puisque l’encours du seul Livret A dépasse les 400 milliards d’euros.