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Lu sur Séparatisme - L'Humanité (humanite.fr)
Séparatisme

 le 7.02.24 à 18:27

« Nous continuerons à soutenir le monde du logement social », a déclaré doctement le premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale. Habitués que nous sommes depuis sept ans à déchiffrer le langage macroniste, il fallait s’attendre à ce que les annonces aillent exactement en sens inverse. Bingo.

Il faut d’abord rappeler que, en guise de soutien, l’État ponctionne, depuis 2018, 1,3 milliard d’euros par an au logement social pour arrondir ses fins de mois. Une façon d’appliquer la célèbre maxime d’Alphonse Allais : « Il faut prendre l’argent là où il se trouve : chez les pauvres. D’accord, ils n’en ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux ! »

Creusant ce sillon, le chef du gouvernement a décidé de porter un coup brutal à la loi SRU, pilier du développement du logement social en France. En choisissant d’inclure dans son calcul les logements intermédiaires, il permet aux maires récalcitrants (très majoritairement de droite) de contourner la loi et d’échapper aux pénalités qui jusqu’alors avaient au moins le mérite de participer à la solidarité nationale.

Le premier ministre s’attaque à une loi qui a permis de construire des millions de logements accessibles à tous alors que le nombre de demandeurs (2,5 millions) n’a jamais été aussi élevé. En laissant la main aux maires pour choisir les premières attributions dans leur ville, il fait un second cadeau aux militants de l’entre-soi, qui auront tout loisir de refuser l’arrivée d’habitants d’autres communes. Quand certaines villes populaires détruisent des logements dans le cadre de la rénovation urbaine, celles plus huppées pourront refuser d’accueillir les habitants délogés.

Peu importe pour le gouvernement, qui aura réussi son double objectif : cajoler les maires de droite en espérant leur soutien et consacrer la ségrégation sociale. Chacun a pu comprendre avec l’épisode Oudéa-Castéra que le séparatisme n’est pas seulement un dommage collatéral du marché immobilier, mais bien un véritable projet politique.

Cédric Clérin

Tag(s) : #Logement
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