Le projet industriel de Montagne d’or en Guyane semble avoir été abandonné, mais les opposants doutent de la sincérité du gouvernement.

 

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Lors de la première réunion du tout nouveau Conseil de défense écologique – nouvelle invention du pouvoir macronien pour montrer que « le temps n’est plus à la parole » concernant l’écologie –, le projet industriel de Montagne d’or en Guyane a été posé sur la table. « Le projet actuel ne nous apparaît pas compatible avec les exigences que nous nous fixons en matière de préservation de l’environnement et de la biodiversité », a conclu Édouard Philippe.

À trois jours des élections européennes, il fallait au moins ça pour saupoudrer de vert la campagne LREM, surtout que le numéro 2 de sa liste n’était autre que Pascal Canfin, ancien directeur de l’association WWF, qui a fait de la Montagne d’or l’une de ses batailles les plus vives. Mais, en réalité, cette phrase sonne plus comme une énigme que comme une annonce d’abandon du projet. Le collectif d’opposants au projet Or de question craint que cette fausse promesse laisse « la possibilité à la compagnie minière, voyant la porte fermée, de rentrer par la fenêtre en modifiant son projet ».

Le porteur du projet russo-canadien détient toujours son droit d’exploration minière et le code minier, obsolète mais toujours en vigueur, lui octroie quasiment le droit d’exploitation. Dans le même temps, comme l’a souligné l’économiste Maxime Combes sur Twitter, un arrêté du ministère de l’Économie daté du 13 mai prolonge le permis d’exploitation de mines d’or de la compagnie Boulanger à Saint-Laurent-du-Maroni, territoire proche du secteur du projet de Montagne d’or… À défaut de marcher sur l’or, le gouvernement marche (encore) sur des œufs en matière d’écologie !

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publié le 31 mai 2019