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À Londres, une chaîne humaine pour Julian Assange

Liberté d’informer Alors que la menace d’extradition pèse toujours sur le lanceur d’alerte, un millier de personnes ont cerné, samedi 8 octobre, le Parlement britannique afin de réclamer la libération du fondateur de WikiLeaks.

Publié le
Lundi 10 Octobre 2022
Un millier de personnes se sont réunies pour alerter sur la situation du fondateur de WikiLeaks.
Un millier de personnes se sont réunies pour alerter sur la situation du fondateur de WikiLeaks.
REUTERS
 

«L ibérez Assange, pas d’extradition aux États-Unis », « Le journalisme n’est pas un crime. » Rythmée par ces quelques slogans, une chaîne humaine a entouré le Parlement britannique samedi. Constituée d’un millier de personnes, elle s’étendait le long du pont de Westminster, de la façade du Parlement et dans les jardins de la tour Victoria.

Les soutiens de Julian Assange – parmi lesquels figuraient l’ex-leader travailliste Jeremy Corbyn, Dominique Pradalié, secrétaire générale de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Tim Dawson, dirigeant du syndicat des journalistes anglais (NUJ) – ont décidé de porter leur message au cœur de Londres et de son système démocratique. Ils n’abandonnent pas l’idée que celui-ci puisse empêcher une extradition vers les États-Unis, laquelle devrait être étudiée d’ici à la fin de l’année ou en début d’année prochaine. Fin 2021, la Haute Cour du Royaume-Uni avait autorisé une extradition alors qu’au début de la même année une juge avait bloqué cette possibilité, invoquant un risque de suicide pour Julian Assange. Aujourd’hui âgé de 51 ans, celui-ci risque une peine de 175 ans de prison outre-Atlantique s’il est reconnu coupable d’espionnage en vertu d’une loi interdisant la divulgation d’informations confidentielles.

À la veille de cette chaîne humaine organisée dans la capitale britannique, les défenseurs de Julian Assange ont tenu, à Paris, une conférence de presse sur la situation du lanceur d’alerte, accusé d’espionnage et d’atteinte à la sûreté de l’État pour avoir révélé, en 2010, les crimes de guerre en Irak et en Afghanistan via la publication, sur le site WikiLeaks, de 700 000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine. Après avoir été réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres entre 2012 et 2019 – années au cours desquelles la CIA l’a constamment écouté –, il est, depuis 2019, placé à l’isolement dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres. Son état de santé a fait l’objet de plusieurs alertes relayées auprès de l’opinion publique par Stella Morris, son épouse, qui fut également son avocate.

Me Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, rappelle que la situation de Julian Assange contrevient à l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression, qui protège également « l’information qui heurte, choque les États ». Or, aujourd’hui, « ce qui permet qu’un homme soit traité de cette façon remet en cause les principes fondamentaux des droits de l’homme dans le monde », notait l’avocat lors de cette conférence de presse. « Cet homme-là est en train de mourir et chaque jour qui passe le rapproche d’une fin funeste. C’est un homme diminué qui a du mal à entendre ce qui se dit », soulignait Antoine Vey, son avocat, évoquant une « torture psychologique ».

« Nous devrions donner à cette affaire l’ampleur qu’elle a pour nos sociétés » et considérer que Julian Assange « a protégé la sécurité nationale de nos pays en révélant ces informations », a pour sa part fait valoir l’ancien juge espagnol Baltasar Garzón, coordinateur de l’équipe de défense du fondateur de WikiLeaks.

Tag(s) : #Droits de l'Homme
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