Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

cerises2.jpgPour le monde, qu’il assure une mutation majeure dans la paix et la coopération

 

Le monde est en plein basculement, avec l’essor des pays émergents, alors que les crises alimentaire, financière, économique, sociales, écologiques font des ravages.

 

La nécessité croissante de la reconnaissance de l’existence de biens communs mondiaux (terres, eau, air, mer, espace, biodiversité, santé, éducation, logement, technologies, etc.) véritablement accessibles à tous sera vraisemblablement une tendance dominante du 21 éme siècle, posant l’exigence de nouveaux services publics. Elle sera de plus en plus incompatible avec la domination capitaliste : celle-ci ne produit du développement que par le règne de l’argent, ce qui aggrave toutes les formes internationales, nationales et régionales d’inégalités sociales et de désordres environnementaux. Cette impasse est aujourd’hui de plus en plus perceptible.

 

Pour l’Europe, qu’elle joue un rôle utile là où elle est pertinente

 

Dominée par les dogmes libéraux dont la crise a révélé les erreurs, et malgré l’illusion sociale libérale rémanente, l’Europe réelle n’a plus de crédibilité auprès des peuples car elle sert d’abord à leur imposer une société de marché contraire à leurs aspirations immédiates et ne prépare pas l’avenir marqué par la mondialisation.

 

Deux exemples : au nom de la « concurrence libre et non faussée », elle participe à la destruction des services publics, alors que ceux-ci ont bien joué leur rôle protecteur face à la crise, la comparaison du comportement des différents modèles européens le montre. Par contre, là où elle pourrait être utile compte tenu de l’échelle géographique des problèmes posés, cette Europe- là n’existe pas : le sommet de Copenhague est très éclairant sur ce point.

 

Pour la France, qu’elle ose être elle-même, tout en restant ouverte au monde

 tournesol1-copie-1.jpg

Derrière la manipulation populiste des 3 « i », insécurité, immigration, identité, derrière la personnalisation immature et paresseuse de la vie politique amplifiée par les médias, et alors que les résultats réels sont désastreux (croissance en berne, chômage en pleine explosion, déficit et endettement public insondables, insécurité accrue, etc.), se cache une entreprise d’alignement de notre pays sur les normes capitalistes anglo-saxonnes.

 

Dés l’élection de Sarkozy, un représentant du MEDEF avait prévenu : dans le cadre du consensus républicain né de la Résistance, la France est une somme d’anomalies, l’occasion parait bonne de la « normaliser ».

 

Quelques « anomalies » qui seraient à supprimer :

-cette laicité ouverte qui conduit à penser que l’enseignant apportera plus à ses disciples que le ministre d’un culte particulier, quel qu’il soit : d’où la tendance du pouvoir actuel à exciter en permanence les passions religieuses,

-le nombre de ses communes, et autres collectivités publiques, foyers multiples de démocratie : d’où la condamnation du « mille-feuille administratif » et la « réforme territoriale »,

-l’importance des services publics et le nombre de ses fonctionnaires nationaux et territoriaux : d’où la réduction systématique de leur moyens et la privatisation rampante,

-ces syndicats qui pensent que si le droit de grève est inscrit dans la Constitution, c’est pour s’en servir, faute de dialogue social sérieux : d’où la restriction croissante des droits syndicaux,

-ces élus et associations qui, s’appuyant sur la loi, luttent non seulement pour l’hébergement d’urgence mais aussi pour la construction en nombre de nouveaux logements sociaux, en application de diverses lois : d’où la tendance à leur retirer leurs moyens d’action actuels,

-cette exception culturelle portée par une politique publique de soutien à la création qui nous permet d’exister encore mondialement sur ce plan…encore une anomalie insupportable : d’où la tendance à marchandiser et à caporaliser ce secteur…etc.

 

Cette liste pourrait occuper ici plusieurs pages.

 

En fait, si ce pays, de taille modeste à l’échelle planètaire, mais accueillant des populations du toutes parts, a conquis puis conservé un rang et un rayonnement international exceptionnels, c’est grâce à sa capacité à s’appuyer sur ses atouts propres pour produire un modèle original tout en s’alimentant d’échanges permanents avec le reste du monde. Souhaitons qu’il continue à suivre ce sillon.

 

Pour notre région, qu’elle devienne plus solidaire, plus écologique grâce aux singularités qui font son rayonnement

 

Dans la catégorie des villes- monde, la métropole parisienne exerce une attractivité singulière. Celle-ci est toutefois menacée par divers désordres. Ses inégalité territoriales profondes résultent non pas de phénomènes naturels mais de politiques publiques de relégation de certaines populations menées depuis des années. D’où tous les phénomènes de congestion des transports, de dégradation des conditions de vie et de l’environnement que nous connaissons aujourd’hui.

 

Comme le disait, avec bon sens un maire de droite du 92 lors d’une réunion récente de Paris- Métropole : « quand 10 villes du monde auront construit, comme nous à La Défense,  500 000 m² de bureaux de plus, avec les transports adéquats, ce n’est pas là-dessus que se fera la différence au niveau mondial, c’est sur le reste ».  Pourtant, obsédé par une place financière de Londres actuellement en difficulté, c’est ce que cherche à faire le pouvoir avec son projet de Grand Paris, qui n’a rien de grand.

 

Forte de ses spécificités, notre région ne réussira qu’en offrant plus qu’aujourd’hui un modèle vraiment alternatif au projet étriqué de création d’un « grand huit » qui reste aujourd’hui la quintessence du Grand Paris.

 cerises4.jpg

Pour notre département, qu’il se dégage encore plus de la mainmise  sarkosiste

 

Avec les municipales de 2008, qui ont vu certaines villes changer d’équipe, puis le coup porté au népotisme pour la présidence de l’EPAD, notre département tend lentement à ce dégager de la domination UMP, souhaitons que les élections régionales marquent une étape de plus de ce processus.

 

Pour Malakoff, que la ville continue à évoluer dans le respect de ses équilibres actuels

 

Il est toujours étonnant d’entendre, dans certaines réunions, des habitants, plus ou moins anciens, expliquer qu’ils aiment Malakoff, qu’ils sont très contents d’y habiter, puis affirmer dans la phrase immédiatement suivante qu’il y a beaucoup de choses à changer : par exemple, moins logements sociaux, construire des tours, développer beaucoup plus l’accession à la propriété, créer un zonage économique, etc.

 

Ce qui signifie en gros « j’aime cette ville mais je souhaite en changer des caractéristiques essentielles… ». Or, ce qui fait la qualité de vie dans cette ville, c’est sa mixité fonctionnelle et sociale, son aération, la diversité de  sa population et de son habitat, le caractère diffus des activités économiques. Loin de l’idée qu’il ne faut rien changer et que tout est parfait, l’équilibre urbain et social actuel est à conserver, à faire vivre, la diversité locale réelle c’est devenu rare dans notre région, et plus encore dans notre département…

 

Pour la vie politique française, qu’elle respecte les citoyens

tournesol2.jpg 

Ecrasée par une constitution d’inspiration césariste, notre vie politique, sautant de petite phrase en scandale, de coup médiatique en faux débats, est indigente.

 

La personnalisation à outrance est ridicule et immature. Ce n’est pas une fatalité liée aux médias, plusieurs exemples étrangers le montrent.

 

Le populisme dominant à droite, mais aussi hélas présent à gauche, réduit les citoyens au rang de spectateurs-consommateurs, réduit les politiques à l’état de politiciens : nous souhaitons  qu’il régresse.

 

Pour la gauche, quelle reste à gauche

 

Nous souhaitons qu’elle ne se dissolve pas, à l’image de la gauche italienne, au sein d’un magma « démocrate », fut-il antisarkoziste, quelqu’en soient les ingrédients de départ. Qu'elle se rassemble sur un projet novateur.

 

Pour la gauche de transformation sociale et écologique, quelle sorte de la conspiration des egos et des appareils pour construire l’alternative sociale et environnementale

 

Nous souhaitons qu’elle soit assez mûre pour prolonger le chantier programmatique unitaire de transformation sociale entamé en 2006-2007. Souhaitons qu’elle cultive sa diversité sans frilosité. C’est ce qui marche aujourd’hui. Des progrès, limités, ont pu être faits en 2009. Pourvu que cela dure. C’est la condition pour peser, via un Front de gauche élargi, dans les années à venir.

 

Les régionales seront, après les européennes de 2009, une nouvelle étape qui peut être significative. Rien n’est joué.

Tag(s) : #Editorial
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :