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Grève historique des salariés de la grande distribution hier dans toute la France : 80 % des enseignes touchées par des arrêts de travail.

Un énorme « Ras le c… ! » De Carrefour à Lidl, d’Auchan à Champion ou Intermarché, c’est en écho le message adressé hier par les salariés de la grande distribution « à messieurs les dirigeants de la France et de la Bourse », comme les a surnommés Benoît, caissier dans un Ed parisien. Et à en croire la réussite de ce mouvement national sur les salaires, le repos dominical et l’emploi

- lancé par la CGT, FO, CFDT , il n’est pas le seul, Benoît, à vouloir exprimer sa « colère de la galère ».

Selon les trois syndicats, 80 % des enseignes de grande distribution ont été touchées par des arrêts de travail. Un taux record pour ce secteur faiblement syndicalisé que les directions des enseignes ont tenté de minimiser, Champion ne comptabilisant par exemple que 170 grévistes sur ses 1 030 magasins. Tout le territoire a été saupoudré par des piquets de grève. Mais c’est dans le sud de la France que les mobilisations ont été les plus fortes. Dans la plupart des hypermarchés de Marseille, près de 100 % des employés (soit à chaque fois près de 300 salariés) ont arrêté le travail, certains bloquant les accès aux parkings, d’autres faisant signer des pétitions aux clients, d’autres encore, émoustillés par ce succès, se réunissant en assemblée générale pour voter localement la reconduite du mouvement. « Comment élever un enfant, se loger et vivre à Marseille avec 950 euros net mensuels ? Je n’ai qu’une solution, vivre sur mon découvert autorisé de 400 euros », confie Djamila, caissière au Carrefour Grand Littoral sur les hauteurs de la ville. Du côté de Toulouse, là aussi, les salariés des Carrefour se sont fortement mobilisés. Comme à Labège où en vrac ont été dénoncés « l’obligation du temps partiel », « le décompte des pauses pipi dans le temps de travail », des tickets de restaurant à 2,44 euros. Ou encore dans la grande surface de Portet-sur-Garonne dans laquelle près de 350 personnes ont défilé dans la galerie marchande aux cris de « Sarkozy arrête ta comédie » sous les applaudissements des clients.

Sarkozy justement, hier, a dû avoir des sifflements dans les oreilles. Son nom a focalisé tous les mécontentements. Au président de la République, Marie-Annick (quarante-quatre ans, comptable pour Ed) reproche « de ne pas être à l’écoute », « d’ouvrir la porte à la délinquance en jouant avec la pauvreté » et « de ne pas distribuer du travail aux inactifs quitte à abaisser le RMI ». Annie (cinquante-huit ans, caissière Carrefour) lui en veut « de favoriser le retour au grand galop du taylorisme » et « de ne pas jouer le jeu des heures supplémentaires pour les temps partiels ». Laurent (trente et un ans, préparateur de commandes), lui, ne votera plus jamais pour lui car « il n’a pas tenu ses engagements sur la méritocratie » et ne favorise pas « une rémunération à la valeur et aux compétences des gens »… Des irritations diverses qui ne traduisent pas automatiquement par une sympathie pour les partis d’opposition. Parmi les grévistes du commerce hier, beaucoup ne savaient toujours pas pour qui ils allaient voter aux municipales.

Christelle Chabaud (L’Humanité du 2 février)

Tag(s) : #Niouzes diverses
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