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Lu sur https://www.humanite.fr/les-promoteurs-un-gang-de-deputes-affreux-sales-et-mechants-683821
Les promoteurs. un gang de députés affreux, sales et méchants.
Jeudi, 30 Janvier, 2020

Pour faire adopter au pas de charge sa réforme des retraites, LaREM a sélectionné, dans ses rangs, des députés particulièrement rétrogrades. Hostiles au dialogue social, au Code du travail, aux cotisations sociales, au droit de manifester ou encore adeptes du pantouflage avec des assureurs privés, ils seront chargés de défendre le projet de Macron dès le 3 février. « L’Humanité Dimanche » vous les présente.

 

Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des retraites

Le VRP

Il est le nouveau « monsieur Retraites » du gouvernement depuis la démission de Jean-Paul Delevoye, en décembre. Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des retraites, 53 ans, a déjà présenté le projet de loi au Conseil des ministres, et doit désormais le défendre au Parlement. Le député du Nord se place dans le sillage de son prédécesseur, avec qui il travaillait étroitement, notamment pour coordonner la trentaine de parlementaires « ambassadeurs » de la réforme. Déjà rapporteur de la loi travail en 2017, il entend se constituer un palmarès des plus agressifs, en portant deux des réformes les plus dangereuses du quinquennat.

Novice en politique avant 2017, l’élu du Nord a été cadre à Auchan pendant plus de vingt ans. Manager brutal, il avait, en 2002, mis à pied une salariée syndiquée à la CFDT pour une erreur de commande de 80 centimes et un pain au chocolat offert car trop cuit, comme le révélait « l’Humanité » en 2017. Après avoir fait ses armes dans le privé, Laurent Pietraszewski est au final devenu le préposé à la casse sociale de la majorité. Celui qui a brisé l’universalité du Code du travail pour l’adapter à chaque entreprise veut désormais supprimer les régimes spéciaux de retraite, pour les aligner vers le bas.

Guillaume Gouffier-Cha, rapporteur général de la loi

L’amateur

À 33 ans, ce transfuge du PS se voit offrir le poste stratégique de rapporteur général de la loi. Ce sera lui qui sera en charge, devant la commission spéciale ainsi qu’en séance devant les députés et le gouvernement, de défendre la réforme des retraites et d’argumenter sur chaque amendement. Et tant pis si cet élu du Val-de-Marne s’est déjà illustré par son manque de maîtrise du dossier début janvier, prétendant sur LCI que le système actuel était moins juste que le système à points, car il prenait en compte les « 25 dernières années », alors qu’il s’agit évidemment des 25 meilleures années. Intox ou amateurisme ?

Ce champion de l’esbroufe sait en tout cas mentir sans rougir, puisqu’il affirme que « la réforme des retraites se prépare avec les Français », et « main dans la main avec les partenaires sociaux », alors même que l’exécutif méprise tout aussi bien les manifestants que les sondages et les syndicats. Gouffier-Cha s’apprête à suivre cet exemple à l’Assemblée nationale, en défendant le recours à des ordonnances, et donc à un chèque en blanc signé au gouvernement pour lui permettre de détricoter nos retraites. Ce n’est pas la première fois qu’il s’attaque à la démocratie : en 2019, il s’était illustré en défendant la « loi anticasseurs » et l’interdiction administrative de manifester, depuis censurée par le Conseil constitutionnel.

Olivier Véran, rapporteur du projet de loi organique

Le fossoyeur

Qui a essayé de supprimer toute référence à la Sécurité sociale dans notre Constitution à l’exception d’une seule ? Olivier Véran. À l’été 2018, le député LaREM passé par le PS fait voter un amendement pour que 8 des 9 occurrences à la « Sécurité sociale » dans notre loi fondamentale soient remplacées par « protection sociale ». Pourquoi ? Parce que la Sécurité sociale n’est, par définition juridique, pas soumise à la concurrence, contrairement à la protection sociale ! Si Olivier Véran a finalement reculé après les révélations de notre journal sur son funeste projet, il continue chaque année de s’attaquer à la Sécu. En tant que rapporteur général du budget de la Sécurité sociale, il impose tous les ans une nouvelle cure d’austérité à la Sécu et aux hôpitaux, qui a commencé par une coupe nette de 4,2 milliards votée en 2017.

Le neurologue, qui a certes tenté sans succès de ne pas faire reposer les mesures concédées aux gilets jaunes sur les comptes de la Sécu, est aussi celui qui a défendu dès le début la suppression des cotisations maladie et chômage et la hausse de la CSG. Il veut aujourd’hui s’en prendre aux retraites pour achever son œuvre : c’est lui qui sera chargé du volet organique de la réforme, c’est-à-dire tout ce qui complète la Constitution en étant placé au-dessus des lois ordinaires… Le Medef doit déjà se frotter les mains.

Jacques Maire, rapporteur thématique

Le pantoufleur

Retournement de veste, pantouflage dans le privé et soupçon de conflits d’intérêts… Jacques Maire, 57 ans, a le profil type de la Macronie. Le fils de l’ancien secrétaire général de la CFDT Edmond Maire est en effet un champion des allers-retours entre le public et le privé. Celui qui a collaboré avec de nombreux gouvernements socialistes, en traînant dans divers cabinets ministériels (à Matignon en 1992 avec Pierre Bérégovoy, à l’Environnement avec Dominique Voynet en 1997, au Quai d’Orsay avec Laurent Fabius en 2012), s’est surtout distingué en tant que dirigeant d’Axa entre 2002 et 2012, où il était responsable du développement international. Ce groupe spécialisé dans l’assurance et la gestion d’actifs serait l’un des grands gagnants d’un développement des retraites par capitalisation.

Jacques Maire a également été directeur de la stratégie et du développement de Vigeo Eiris. Fondé et dirigé par Nicole Notat, autre ancienne secrétaire nationale de la CFDT, ce groupe est spécialisé dans la création d’indices pour les investisseurs. Il appartient en outre à l’agence de notation financière Moody’s… Autant d’éléments qui font que le profil de Jacques Maire et ses liens avec le monde de l’assurance privée suscitent l’ire de l’opposition, qui s’interroge sur de possibles conflits d’intérêts.

Corinne Vignon, rapporteure thématique

La voyante

La présidente du groupe de travail de l’Assemblée sur la réforme des retraites s’est avérée incapable de défendre la réforme, perdant ses moyens lors d’un entretien sur LCP qui a fait le tour des réseaux sociaux. Si bafouiller de façon incompréhensible n’est pas très grave – cela peut arriver à tout le monde –, cette séquence illustrait surtout le grand flou orchestré par la Macronie pour berner les Français. Un flou tellement épais que même les députés LaREM y laissent parfois des plumes. Dont Corinne Vignon, qui sera malgré tout rapporteure thématique.

L’ancienne directrice de la communication de la Mutuelle générale est également connue pour l’enquête, classée sans suite, du parquet de Toulouse pour soupçon de travail dissimulé dans le cadre de son activité de voyante. « J’ai effectivement réalisé beaucoup de thèmes astraux mais gratuitement. L’astrologie est un hobby, une passion, pas une activité », s’est-elle défendue. A-t-elle vu l’avenir de la réforme des retraites ? « Ce sera la plus belle réforme du quinquennat », assure celle qui s’emmêle régulièrement les pinceaux. L’été dernier, elle avait qualifié de « lobbyistes » les agriculteurs qui avaient déversé une tonne de purin devant chez elle pour protester contre son soutien au Ceta.

Tag(s) : #Retraites
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