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Les élections présidentielles et législatives de mai et juin 2017 ouvrent une nouvelle période de la vie politique française : crise majeure des deux principaux partis – PS et LR – qui ont gouverné le pays ces dernières décennies, crise des institutions avec une abstention inédite notamment aux législatives, émergence d’une majorité « En marche » rassemblant des libéraux de droite et de gauche et enrayant le bipartisme traditionnel… Tous les ingrédients d’une crise institutionnelle majeure sont réunis.

L’élection d’Emmanuel Macron représente à la fois un phénomène politique inédit et une opération bonapartiste assez classique : regrouper des forces « et de gauche et de droite », pour unir dans un bloc parlementaire et gouvernemental les libéraux des deux bords et tenter de sauver l’essentiel : le néolibéralisme et ses cadres de domination en France et aussi dans une certaine mesure en Europe. En outre, cette opération prend place dans le cadre d’une mutation et d’une crise de représentation globale du paysage social et politique du pays et des institutions de la Ve République. Le phénomène Macron, en ce sens, peut signifier un écrasement des forces sociales d’alternative au néolibéralisme dominant, mais il peut tout aussi bien représenter l’effort ultime de l’oligarchie pour s’unifier face aux dangers qui la menacent. Mais ce projet est fragile, car il repose sur une adhésion friable, et qu’il ne manquera pas d’être confronté à des chocs politiques et sociaux dans les prochains mois.

Par ailleurs, la menace xénophobe et raciste du FN demeure. Il a été contenu électoralement une nouvelle fois, notamment au deuxième tour de la présidentielle, mais à un niveau historiquement haut. Il conviendra de reprendre la discussion sur les manières de combattre cette force d’extrême-droite et d’éliminer son emprise sur les couches populaires.

Face à la brutalité des temps, demeure la nécessité d’unifier les forces pour une alternative sociale et politique. Nous nous félicitons de la dynamique et du succès de la campagne menée par Jean Luc Mélenchon à l’élection présidentielle. « Ensemble ! » salue les bons résultats des candidatures de la gauche debout et insoumise, tous les élu.e.s France Insoumise et PCF, et salue particulièrement l’élection des députées d’Ensemble !

La première urgence est la multiplication des résistances face aux premiers projets de loi gouvernementaux :

a)     La mobilisation contre la nouvelle loi travail est la première bataille à mener. Il faut expliquer et faire connaitre les conséquences négatives de ce projet pour la sécurité et les droits des salarié-es. L’unité syndicale sera décisive pour engager des mobilisations larges et unitaires rassemblant des millions de personnes, elles sont possibles car cette politique n’a pas de légitimité.

b)    L’institutionnalisation de l’État d’Urgence constitue également un danger majeur pour la démocratie et les libertés. Une première initiative unitaire a eu lieu le 1er juillet 2017.

c)     Les projets gouvernementaux visent aussi la jeunesse, cherchant à franchir les « lignes rouges » qu’aucun gouvernement n’avait osé ou réussi à mettre en œuvre : mise en cause du caractère national du bac, sélection à l’entrée d’une université privée des moyens nécessaires...

d)    D’une manière générale, il faut construire dans tout le pays de larges fronts sociaux et politiques des associations, syndicats et partis de gauche et écologistes, et des citoyens prêts à se mobiliser :

-       La formation du Collectif Pour nos droits sociaux, qui rassemble un arc de forces syndicales, associatives et politiques, représente de ce point de vue un important point d’appui contre les agressions antisociales du pouvoir, qu’il faut généraliser dans toutes les localités.

-       Nous soutenons le mouvement de résistance globale (associations, syndicats, zadistes, agriculteurs, écologistes…) opposé à l’aéroport de Notre Dame des Landes, qui mobilise son immense réseau régional et national le 8 juillet prochain. Cette question sera un test décisif pour le ministère Hulot. La vigilance permanente est requise face au processus de médiation enclenché, afin de parvenir à une claire victoire.

e)     Le défi qui est posé de rassembler tous ceux à gauche qui s’opposent clairement à son projet gouvernemental, rassemblant partis, syndicats et associations. Cela peut être facilité par un front unitaire des forces de gauche opposées au gouvernement, qu’Ensemble soutiendra. Mais aussi en favorisant les échanges et la coopération entre tous les député-es de gauche, FI, PCF, ainsi que socialistes, écologistes… qui voteront contre le discours de politique générale d’Edouard Philippe. Quand on est de gauche, on ne s’abstient pas face à un programme de régression sociale majeure. Il faut faire front.

f)     Enfin, il est aussi nécessaire, lorsque des luttes sociales ou démocratiques surgissent, que les forces de gauche anti-libérales, solidaires de ces luttes, soient également des forces de propositions politiques (portée émancipatrice des luttes, projets de société, etc).

Notre mouvement, Ensemble, représente un capital intellectuel et militant, un capital d’expériences extrêmement précieux.  Il s’agit de le faire vivre pour qu’il demeure utile aux combats du présent.

Le CN d’Ensemble se fixe, jusqu’au prochain CN, la feuille de route et le mandat politique suivant pour l’EAN :
En cas de décision de FI de mise en œuvre d'un processus constituant, que nous souhaitons, pour concrétiser le succès de nos campagnes législative et présidentielle, en vue d'un nouveau mouvement démocratique, pluraliste, tourné vers l'action et pour la construction d'une véritable alternative, notre mouvement décidera de sa réponse.

D'autres camarades ont également porté les deux propositions suivantes :

1)    Ensemble propose par ailleurs que toutes les forces qui se sont positionnées en soutien à la campagne Jean-Luc Mélenchon se rencontrent localement, pour construire des campagnes et des débats communs autour d’ « assemblées citoyennes », « de forum », « de Front Populaires » (les termes peuvent varier localement), d’abord contre la politique du gouvernement Macron, mais aussi pour discuter les termes du débat sur la construction d’une gauche de combat aujourd’hui.

2)      Ensemble propose aussi à toutes les forces ou courants politiques nationaux qui ont soutenu la campagne Jean-Luc Mélenchon (FI, PCF, PG, Front Commun, EELV insoumis, Ensemble…) de se rencontrer, en bilatérale ou en réunion globale, pour envisager un débat national sur la question d’une force politique ou d’un mouvement politique aujourd’hui.

Adopté par l'EAN, à l'issue du Collectif national d'Ensemble!

Tag(s) : #Gauche de gauche, #Gauche rassemblée
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